Le street art est un mouvement artistique en constante évolution qui a émergé dans les années 1970 et qui a pris de l'ampleur dans les années 1990. Ce mouvement implique des artistes urbains qui utilisent l'espace public pour peindre ou graffer des œuvres d'art. Les peintures murales, les graffitis et les installations sont des formes courantes de street art.
Shepard Fairey, JonOne, M.CHAT, Mr.Brainwash et BANKSY sont quelques-uns des street artistes les plus connus dans le monde entier. Ils sont célèbres pour leur utilisation de la bombe aérosol pour créer des images vibrantes et provocantes qui reflètent la culture hip et les préoccupations sociales actuelles.
Le street art peut être considéré comme ayant des racines anciennes, remontant aux pétroglyphes de Wonderwek en Afrique du Sud ou aux fresques rupestres de Lascaux en France. Cependant, c'est au XIXème siècle que l'art graphique est entré dans les rues à travers les affiches, popularisé par des artistes tels que Pierre Bonnard et Toulouse-Lautrec. Le street-art moderne, qui consiste en des messages protestataires ou identitaires peints sur des supports urbains tels que les murs ou les rideaux métalliques, est enraciné dans cette tradition, influencé par des mouvements tels que le pop-art et des artistes comme Cy Twombly et Jackson Pollock. Bien qu'il soit controversé, le street-art a su s'imposer et se développer au fil des années.
Le street-art a été précédé par deux artistes de Philadelphie des années 1960, Cool Earl et Cornbread, qui ont commencé à laisser leurs signatures sur les murs de la ville en guise de message artistique subversif. Ce mouvement a été rapidement adopté par d'autres personnes. Cornbread a déclaré son amour à Cynthia en écrivant son nom sur les murs de la ville.
Avec le temps, les graffeurs ont commencé à s'approprier l'espace urbain, se battant pour le contrôle de certaines zones. Il y a ainsi une hiérarchie qui s'est formée au sein des crews de graffeurs, avec des règles d'utilisation telles que le style de lettrage, les "lettres bubble", et le "dub".
Le mouvement a gagné en popularité grâce aux médias et s'est étendu à d'autres villes de l'est américain, y compris New York, qui a vu naître certaines des plus grandes signatures du mouvement.
Le street-art a commencé à revendiquer l'illégalité et a créé des zones appelées TAZ (Temporary Autonomy Zone), où les différentes formes d'art urbain, comme la musique et la street-dance, se mêlaient. Le métro est devenu un endroit favori pour les graffeurs.
Le street-art n'a pas été répandu uniquement en Europe. Dès les années 1960, des villes comme Berlin ont montré un véritable activisme mural, avec le Mur de Berlin qui a servi de moyen d'expression et de protestation pour une génération d'Allemands. Le street-art est en fin de compte l'expression graphique d'une liberté de parole.
Alors que New York a commencé à imposer des amendes plus lourdes pour les artistes du graffiti, le phénomène a explosé en France dans les années Mitterrand, soit comme symbole d'une émancipation de la société, soit en tant que protestation contre une société non crue. Jack Lang, le ministre de la culture, s'est montré en faveur de cette expression artistique nouvelle et colorée, mais il est un des rares responsables institutionnels à le faire.
L'adversité a finalement poussé certains artistes à chercher de nouveaux moyens d'exprimer leur art. De 1980 à 1990, la ville de New York est devenue très répressive, ce qui a incité des artistes tels que Jean-Michel Basquiat et Keith Haring à ouvrir leur propre galerie pour promouvoir leur art et le maintenir en vie.
Un mouvement similaire a émergé en Europe, de Paris à Barcelone et de Londres à Berlin, avec des personnalités telles que Banksy, Invader et les frères Os Gemeos qui se sont établies comme des figures incontournables. Apprécié pour sa créativité et sa fraîcheur, le street-art a lentement séduit les collectionneurs.
En parallèle, cette reconnaissance du milieu de l'art a conduit certaines institutions à changer leur point de vue, avec des mairies qui commandent des œuvres et des musées qui consacrent des expositions à ce nouvel art
Malgré cela, le street-art a gagné en maturité, tant dans les techniques que dans les messages, en utilisant souvent l'humour, la politique ou la poésie pour s'adresser à tous et viser l'universel. C'est un art éphémère où les artistes et les équipes municipales jouent en permanence à cache-cache. Le street-art a toujours entretenu une relation complexe avec la société.
Le street art est un mouvement artistique fascinant qui a évolué pour devenir un moyen d'expression pour les artistes de toutes les cultures et de tous les milieux sociaux. Il offre une voix à ceux qui pourraient autrement ne pas être entendus et est un témoignage vivant de la créativité, de la passion et de l'engagement en faveur de causes importantes.
